Expositions 2016, 2021, 2024, 2025

Discours de Martial Bongard (un ami de l’artiste)

à la Tour de Pierre à Boudry (Vernissage : 26 août 2016)

François Jornod est un peintre atypique et original. Atypique dans le sens où il n'a suivi aucune formation académique pour devenir artiste peintre et original dans le sens où il trouve son inspiration dans toutes sortes d'objets de la vie courante: des livres posés sur une étagère, un tout-ménage, un logo publicitaire, un carrelage particulier, etc.

François carbure à l'émotion: ses tableaux en sont chargés, notamment dans l'explosion de ses couleurs préférées, le rouge, le bleu, le jaune et le vert. Certains de ses tableaux ne sont pas sans rappeler, toutes proportions gardées et sans prétention aucune, des réalisations de Van Gogh, pour lequel François nourrit une grande admiration et dont il s'inspire souvent.

L'observateur voit dans sa peinture ce qu'il veut, selon sa sensibilité, son vécu, sa propre perception des choses. A ce propos, je citerai cette ancienne définition de la beauté, reprise plus tard par Shakespeare: "Beauty lies in the eye of the beholder" (La beauté réside dans l’œil du contemplateur).

François travaille à l'envie et avoue "souffrir" parfois de compulsion créative, en particulier lorsqu'il envisage de faire partager son plaisir et ses créations à un public d'amis et de connaisseurs, lors de telle ou telle exposition. Il travaille alors sans relâche, oubliant quelquefois de se préoccuper du temps qui passe. A ce propos, cette exposition en est une bonne illustration: ces 25 tableaux ont tous été réalisés cette année, alors que celle-ci n'est pas terminée!

Galerie du Pavé
St-Ursanne
5-21 juillet 2024

Musicartpalace
Dombresson
18 septembre - 12 octobre 2025

Discours de Martial Bongard (un ami de l’artiste)

au Music Art Palace à Dombresson

(Vernissage : 18 septembre 2025)

Chères amies, chers amis,

Merci à toutes et tous d’être là aujourd’hui.

En 2016 à la Tour de Pierre de Boudry, il m’avait déjà été donné l’occasion de présenter par un petit discours l’artiste-peintre

François Jornod.

Si vous étiez déjà là à cette occasion, un merci spécial à vous pour votre fidélité, et bienvenue à ce vernissage à tout le monde.

A l’époque, j’avais attiré l’attention de mon petit auditoire sur la passion dont fait preuve François pour les quatre couleurs que sont le rouge, le bleu, le vert et surtout le jaune.

A propos des couleurs, j’aurais deux choses à vous dire :

La première est que l’avènement des couleurs dans la peinture, tout comme dans ces autres arts que sont le cinéma, la photographie et plus tard la télévision, ne s’est faite ni tôt ni facilement.
En effet, aux XVIème et XVIIème siècles, c’est le règne du clair-obscur, avec une influence assez marquée de la peinture dite religieuse. Ensuite, et surtout en Europe, il y a beaucoup de teintes sombres, marron, grises, beiges et bien sûr le noir, dont on débat toujours de la question de savoir si le noir est l’absence de couleur ou la somme totale des couleurs.
A partir du XIXème, on voit apparaître une nouvelle tendance avec des peintres tels que Cézanne, Gauguin, Monet et surtout Van Gogh, qui eux vont faire honneur aux couleurs dans leurs réalisations. Inutile de vous préciser, vous l’aurez remarqué, que François admire et apprécie beaucoup Van Gogh, dont il s’inspire souvent dans ses peintures. Il y a aussi une explication de type économique à la relative absence de couleurs vives pendant longtemps : les pigments pour les couleurs sont très chers à produire. Par la suite se produit une sorte de démocratisation de la couleur avec les possibilités qu’offrent les pigments synthétiques, lesquels sont beaucoup moins chers à produire en grande quantité.

2. La deuxième chose dont je voulais vous parler est la symbolique des couleurs. J’ai moi-même une formation, non pas artistique, mais en psychologie, et l’interprétation des couleurs est un domaine qui m’a toujours intéressé. Qu’en est-il donc de ces couleurs ? Je n’ai pas de grandes révélations à vous faire, vous avez certainement dû lire ici ou là des articles à ce sujet. Mais passons-les brièvement en revue ; je vais m’attacher surtout à celles qui caractérisent plus particulièrement la personnalité de François.

a.Le rouge symbolise, entre autres, la passion, l’amour, l’énergie. François est sans aucun doute passionné par son art, à tel point, que parfois, il ne peut s’empêcher de peindre, qu’il dépense une énergie folle dans sa production qui est chaque année importante, sans ce que cela ne se démente au fil du temps. On perçoit aisément qu’il aime ce qu’il fait et qu’il aime aussi les gens à qui il destine ses productions.

b.Le vert symbolise la nature, l’espoir, l’harmonie. Beaucoup de ses tableaux sont imprégnées de nature : les champs de blé, les tournesols, les bouleaux, la mer, la lune. Ses tableaux ne manquent pas non plus de nous transporter dans un monde qu’on espère meilleur, où la beauté triomphe de la laideur, où l’harmonie surpasse le chaos.

c.Le bleu symbolise le calme, la tranquillité, la paix. Ces trois caractéristiques se retrouvent dans les tableaux de François, et Dieu sait si nous en avons besoin dans notre monde actuel. François est aussi une personne paisible, qui procure la paix là où il se trouve. Il est aussi à noter que le bleu peut signifier la mélancolie. Pour ceux qui connaissent bien François, nous pouvons témoigner que parfois, il est effleuré par une touche de mélancolie ; cependant, il ne se laisse pas démoraliser, mais au contraire, trouve dans ces moment-là une inspiration créatrice décuplée.

d.Enfin, le jaune symbolise la joie, la chaleur, le soleil. Les soleils sont omniprésents dans les tableaux de François ; dans un monde où les relations interindividuelles sont trop souvent froides, voire gelées, ses soleils nous font du bien et réchauffent notre cœur. Il émane aussi une profonde joie de ses tableaux, mais aussi du rire parfois bien audible de François quand il est entouré de gens qui l’aiment, comme ce soir à l’évidence. Il faut préciser que François est bon public quand il s’agit de rire aux bêtises qu’on pourrait lui raconter.

Je terminerais ce petit discours par une référence personnelle, que vous ne connaissez peut-être pas, au sujet de François. En 2004, il a été diagnostiqué d’une maladie dégénérative qui s’appelle la sclérose en plaques. Dans son malheur, il a eu la chance d’être atteint d’un type à évolution lente, ce qui nous permet encore de jouir de sa présence et de son art aujourd’hui. Si je vous en parle, ce n’est bien sûr pas pour que vous vous apitoyiez sur son sort, mais pour relever le courage et la résilience dont a fait preuve François au cours de ces vingt dernières années. Il a cherché des stratégies pour trouver la meilleure position pour sa main et son bras droits, qui ne répondent pas toujours correctement aux ordres de son cerveau ; il s’est même mis parfois à peindre de la main gauche, voire à tenir le pinceau avec les deux mains. Heureusement pour nous, cette maladie n’a pas ralenti la production artistique de François et sa passion est restée intacte pour son art. En un sens, la peinture a contribué, parmi d’autres choses, à garder François dans un élan de vie positif pour notre plus grand plaisir.Je vous laisse maintenant avec cette maxime assez populaire : « Il y a des goûts et couleurs ». Vous pouvez donc vous réjouir de l’apéritif pour le goût et de ces tableaux pour les couleurs.Voilà, je vous souhaite une excellente soirée à apprécier ces tableaux et un bon appétit pour la collation et le verre de l’amitié qui vous seront servis. Merci de votre attention.